- Univers -




Bien que le début du récit nous laisse croire que l’histoire se déroule à Tokyo, cette dernière ne s’inscrirait pas dans le genre Xuanhuan si c’était le cas.

Au fur et à mesure que le récit progresse, le protagoniste va être amené à rencontrer de plus en plus de phénomènes ‘surnaturels’. Des créatures magiques, des monstres, des objets aux pouvoirs surpuissants,… mais aussi ce qui est appelé dans les croyances chinoises le ‘Qi’ ou ‘énergie spirituelle’. C’est cette énergie qui permet aux personnages d’obtenir des capacités de combat hors du commun et de viser l’immortalité.

C’est autour de ce principe que se confrontent la vision orientale et occidentale.

Les Occidentaux ont une vision du corps humain différente de celle des Orientaux. Les premiers décomposent le corps en parties distinctes dont il faut comprendre une à une la nature. À bien des niveaux, un tel point de vue est très utile, mais ils finissent par oublier la dimension d’ensemble, les liens entre les différentes structures qui composent le corps, et la relation très étroite entre ce dernier et l’esprit.

Dans la vision orientale, la vie est perçue comme un échange permanent entre l’organisme vivant et son environnement. C’est un point de vue beaucoup plus dynamique.

Qu’est-ce donc qu’un être humain dans cette perspective ? C’est une enveloppe charnelle, produit d’innombrables coïncidences dans les interactions entre différentes énergies (ce que l’on appelle Qi) qui émanent du Ciel et de la Terre, du bas et du haut. Ce principe de dualité est d’ailleurs présent un peu partout dans le folklore chinois, notamment avec les énergies Yin et Yang (le noir et le blanc, les ténèbres et la lumière, le bien et le mal).

Ce qui permet la bonne circulation du Qi dans notre corps sont des canaux appelés Méridiens. Cette énergie est ce qui permet la vie, c’est notre commencement, tout comme notre fin.

En prenant en compte l’existence d’une telle énergie, le vulgaire mortel qu’est l’être humain se retrouve face à deux chemins. L’un est un beau sentier tout tracé, l’autre n’a comme indication qu’un début. Pas de direction, pas de fin claire, simplement un épais brouillard qui semble s’étendre jusqu’à l’infini.

Tout un temps, l’être humain ne s’était pas posé de questions, se baladant tranquillement sur le sentier bien délimité. Il savait que le Qi existait et était Créateur de tout, mais il préférait continuer à vivre comme il l’avait toujours fait.

Et un beau jour, l’être humain est sorti du sentier. La peur et l’inconnu l’avaient retenu un certain temps, mais sa nature ne pouvait pas être réprimée. La première raison à ce revirement était la curiosité. Il voulait savoir ce qu’était réellement cette énergie miraculeuse, parent de toute vie. Que se cachait-il derrière tout ça ? Comment tout avait commencé ?

La deuxième raison était bien moins noble, mais l’être humain faisait parler sa nature-même. La puissance de cette énergie ne pouvait être imaginée, et la convoitise de l’humain pour cette dernière augmentait de plus en plus. S’il pouvait contrôler cette puissance, en faire sa force, à quel point deviendrait-il puissant ? Jusqu’où pouvait-il s’élever ? Le sentier était une agréable promenade de santé, pas de dangers ni de tracas. Un doux voyage de la naissance à la mort. Mais l’être humain a fait parler son envie la plus primaire, la même envie que possède tout être vivant : son irrépressible cupidité.

Il n’a pas réussi à se contenter de ce qu’il avait déjà, alors il a commencé à en réclamer de plus en plus.

L’humain avait mis un pied en dehors du sentier.

Adam avait croqué dans la pomme.

C’est ainsi que sont nés ceux qui s’aventurent au-delà du sentier : les cultivateurs. Leur but était simple : s’approprier le Qi pour en faire leur propre force et le cultiver en eux. Cultiver le corps et l’esprit pour s’élever et devenir le plus puissant. Atteindre l’immortalité.